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Une main tendue dans le vide

3 août 2013

Chapitre I: Un réveil difficile

Kiba Inuzuka IIIII

 Emporté dans un florilège de rêves tumultueux, le jeune homme dormait tranquillement, l'esprit léger, le visage apaisé. Il se voyait dans une clairière, entouré d'une végétation abondante, courant vers la berge d'une rivière. Là, des gens l'attendaient. Ils lui faisaient signe et l'invitaient à le rejoindre. Un sentiment de joie intense l'englobait, lui serrait le cœur . Progressivement, il se rapprochait d'eux, arrivait à distinguer une forme, des couleurs précises. Il s'obstinait à reconnaître ces visages flous qui lui faisaient face.

"Mais qui peut bien vouloir me.."
 
Un petit bruit mécanique vint pourtant perturber son petit paradis intérieur et l'obligea à se rattacher à la réalité. Agacé par cette cacophonie incessante, il tapota d'une main pâteuse sur son réveil et attendit que le brouillard s'estompe. Les yeux clos, il écoutait attentivement les légers clapotis de la pluie matinale qui l'accompagnerait toute la semaine. Frustré de devoir passer une journée de plus cloîtré chez lui, Kiba émit un faible soupir suivi de près par un grognement de désapprobation. Une dizaine de minutes plus tard, une sonnette de vélo se fit entendre ainsi qu'un retentissant impact.
 
"C'est sûrement le nouveau facteur qui a encore percuté ma poubelle..."
 
Décidé à se lever, le lycéen étira doucement ses bras et sortit de son lit. Il emprunta d'un pas rapide le couloir qui reliait les différentes chambres à l'escalier et dévala les marches. Arrivé dans le salon, il fonça vers l'entrée en emportant à la volée un manteau et une paire de baskets rapidement enfilés et ouvrit précipitamment la porte.
 
"Je vois qu'on a fait du joli travail." dit-il sur un ton désagréable."T'as pas intérêt à filer comme la dernière fois sinon je jure que j'te fais bouffer mes ordures!" déclara-t-il d'un ton menaçant.
 
En effet, bien loin d'avoir abîmé sa nouvelle poubelle, son contenu s'était complètement répandu sur le paillasson et les quatre marches qui rattachaient la maison à un petit sentier.
Complètement affolé, le facteur releva rapidement la poubelle, remit à la va-vite les différentes ordures qui lui passèrent sous la main et jeta précipitamment le courrier à la figure de Kiba tout en prenant le soin de lancer un rapide "Encore désolé."
"Merchi. Ça fait toujours plaisir.." marmonna le garçon en récupérant le courrier tombé à même le sol et complètement trempé.
 
"J'espère juste que ce n'était pas des papiers import...."
 
Sa phrase fut coupée lorsqu'il reconnut l'écriture agressive de sa mère quoiqu'un peu déteinte sur une des cinq enveloppes. Il rentra chez lui, enleva d'un geste désinvolte du pied ses chaussures et garda son manteau pour s'asseoir sur la chaise la plus proche. Il ouvrit scrupuleusement la lettre en prenant soin de ne pas trop l'abîmer et lut son contenu. Muet de stupeur, Kiba répéta en boucle l'unique phrase qu'on lui avait adressé, remplie de tout l'amour maternelle que celle-ci lui portait.
 
"Eh Dadais, range le gourbi. Ça a intérêt à être nickel."
 
Le jeune homme n'en revenait pas. Elle avait fait l'effort d'acheter du papier, du beau papier à lettre en plus, d'aller acheter un timbre, d'écrire une ligne et d'aller la mettre à la poste uniquement pour ça. Autant lui téléphoner dans ce cas... non même lui téléphoner aurait été trop pour elle.
Dégoûté, il lâcha la feuille, se leva et parcourut l'immense couloir qui lui faisait face, histoire de se changer les idées. Au passage, il aperçut une photo encadrée à laquelle il jeta un rapide coup d'œil représentant sa famille, la famille Inuzuka, grande famille de yakuzas connue essentiellement sur le continent asiatique. A gauche, se tenait sa grande sœur Hana, partit en Angleterre pour poursuivre ses études dans l'espoir de devenir une vétérinaire reconnue. Au milieu, son père, homme respectable, assez absent, mais tout de même paternel durant les rares occasions où Kiba put le rencontrer. Et enfin sur la droite, sa mère, sourire malicieux (voir malfaisant selon certains) aux lèvres. Contrairement aux a priori, c'était elle qui dirigeait l'organisation familiale tandis que son mari la secondait. Malgré son statut de femme, elle avait réussi à s'imposer et à se faire respecter par ses collaborateurs et était crainte de ses adversaires. 
Rattrapé par un mauvais souvenir, Kiba frémit et reporta sa vision et toute son attention sur sa sœur.
Sur la photo, elle souriait de toutes ses dents et tapotait délicatement sur la tête de son petit frère d'un geste rempli de complicité. A cette vue, le jeune homme balada instinctivement une main sur ses cheveux récalcitrants, devenus bouclés en raison de la trop forte humidité.
Tout à coup, une main brutale vint se poster devant ses yeux et une voix effrayante lui murmura ces quelques mots qui lui glacèrent le sang:
 
"Je te tiens."
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Une main tendue dans le vide
  • Bonjour cher visiteur, sur ce blog vous trouverez mes premiers essais littéraires. Cette fanfiction mélange à la fois drame et humour et vous fera découvrir l'histoire déroutante d'un jeune yakuza de 16 ans, déterminé à mener une adolescence normale.
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